Le président est conduit à travers un marathon diplomatique de 8 jours, du G7 au sommet de l’OTAN à l’ouverture de la procédure d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, au milieu d’une crise politique au niveau national. “Cette page ‘je pars pour 8 jours et j’attends vos copies à mon retour’ ne peut pas être un moyen”, attaque le député communiste Sébastien Jumel.
Une allocution solennelle pour faire face à la crise ouverte depuis son échec aux législatives… et puis c’est reparti. Après qu’Emmanuel Macron avait appelé l’opposition à réfléchir à deux fois ce mercredi soir et les avait appelées à “conclure un accord de coalition” de son côté ou “construire des majorités texte par texte”, Emmanuel Macron a proposé la direction de Bruxelles ce jeudi matin.
Au menu de ses échanges avec ses partenaires européens : le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, c’est-à-dire loin des négociations politiques avec ses opposants.
Perdu dans la diplomatie
A son retour de Belgique dans 48 heures, Emmanuel Macron a prévenu vouloir “commencer à construire cette méthode et cette nouvelle configuration”. Peut-être bien, mais à peine rentré du sommet européen en Belgique qu’il se rend en Allemagne pendant deux jours à partir de dimanche pour le sommet du G7 puis enfin à Madrid pour discuter de l’avenir de l’Europe de l’Otan, pour un sommet prévu le 28 juin – 30.
Ce qui laisse une impression de désertion alors qu’Emmanuel Macron entame son deuxième quinquennat les mains liées car il ne dispose pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Sur les bancs de la majorité, cet agenda international est d’autant plus gênant en pleine crise politique, que la dernière séquence de ce genre n’a pas porté chance à l’exécutif.
laisser “la situation pourrir”
Deux jours après le premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron a plutôt fait campagne en Roumanie, en Moldavie puis en Ukraine. Au lieu d’aller sur le terrain, il a prononcé un petit discours sur le tarmac d’Orly avant de prendre la direction de Bucarest. Son geste surprit.
Même l’opposition n’aime guère la méthode.
“Cette page ‘je pars 8 jours et j’attends vos copies à mon retour’ ne peut pas être une façon de faire”, a déclaré mercredi soir Sébastien Jumel, député communiste, sur France Info.
Gilles Platret, le vice-président de la République, a, lui, déploré, un agenda qui « gâche la situation » sur BFMTV.
Pour autant, l’ambiance entre les forces politiques ne semble pas inquiéter les Français. Selon un sondage Elabe pour BFMTV et L’Express, 7 Français interrogés sur 10 se disent satisfaits de l’absence de majorité absolue car ils y voient “une bonne chose pour la démocratie et le débat”.